La galerie a le plaisir de présenter à partir du samedi 14 janvier une exposition d’œuvres récentes de Carlo Guaita. Dans cette exposition, Carlo Guaita (né à Palerme en 1954) nous fera subtilement voyager à travers la sculpture, (ciment, pierre ou carton) la peinture ou les livres en se servant d’une grammaire lexicale qui concerne les titres de séries sur lesquelles il travaille désormais depuis quelques années, comme Dagherrotipi, Orizzonte, I Colassati, Universo Appeso, Paesaggi residuali, et Quasi paesaggio – le titre de cette exposition – soulignant une vision qui n’est jamais définitivement résolue mais toujours suspendue et en mouvement, entre absence et présence.

Comme l’explique Denis Viva dans son texte de 2018 sur Carlo Guaita Carottages, la recherche de Guaita affronte la peinture  et le paysage, ce dernier étant entendu comme un antagonisme mais aussi comme substrat générateur. Dans ces divers aspects, l’artiste réalise une stratification continue, presque un archivage, comme cet ensemble d’œuvres sur papier – collage de photographies et huile, ou bien de peintures  de petites dimensions, réalisées – comme toujours chez Guaita, sur un matériau le plus simple possible, en passant et repassant à l’infini sur le support une couleur diluée dans le vernis final transparent. La couleur n’est pas étendue mais laissée à la sédimentation horizontale. Souvent, mais pas toujours, le noir fait son apparition. Son intensité est telle qu’il nous laisse percevoir une présence plus qu’une absence. Ce devrait être une absence totale de lumière mais, paradoxalement, il a sa propre force d’émanation. Parfois c’est à cause d’une saturation, d’un calque, d’une pression, d’un déchirement. Dans tous les cas, il s’agit d’une absence obtenue par stratification.

Si può procedere in avanti per aggiunta o si può procedere all’indietro per toglimento. In avanti si aggiunge linea su linea, massa su massa, corpo su corpo, sino a ottenere una figura di paesaggio, paesaggio di presenza. Indietro si tolgono corpi, toni e luci sino ad avvicinarsi a una figura monocromatica, paesaggio di assenza. Mettendo in atto dei processi che portino in crisi i concetti di avanti e indietro, togliendogli progettualità e linearità, rendendoli circolari o a strappi, con paure, rotture, aggiunte cancellanti e cancellazioni incongrue, fatte in saturazione, si può trovare una sorta di figura sospesa, monocromo piatto, reso denso e paesaggio denso, reso piatto. Questa figura si presenta come un non essere né l’uno, presenza e rappresentazione, né l’altro, assenza e astrazione, una figura che è sempre un quasi; quasi paesaggio.

On peut avancer par addition ou reculer par soustraction. En avançant, on ajoute ligne sur ligne, masse sur masse, corps sur corps, jusqu’à obtenir une figure de paysage, paysage de présence. À rebours, on élimine les corps, les tons et les lumières jusqu’à s’approcher d’une figure monochrome, paysage de l’absence. En mettant en marche des processus qui ébranlent les concepts de va-et-vient, en supprimant la planification et la linéarité, en les rendant circulaires ou saccadés, avec des craintes, des ruptures, des ajouts d’effacement et des ratures incongrues, obtenues par saturation, on peut trouver une sorte de figure suspendue, un monochrome plat, rendu dense et un paysage dense rendu plat. Cette figure se présente comme n’étant ni l’une, présence et représentation, ni l’autre, absence et abstraction. Une figure qui est toujours un presque ; presque paysage.

Carlo Guaita  2022